Dans nos projets, certains éléments ne sont pas de simples détails décoratifs. Ils structurent, rythment, donnent une colonne vertébrale au lieu. les arches de passage, et en particulier l'arche en marbre en fait partie. Ce n’est pas un effet de style. C’est une décision architecturale forte, qui redéfinit la manière dont on habite un espace.
Ce qui nous intéresse dans l’arche, c’est moins sa référence classique que sa capacité à créer une transition douce entre deux volumes. À Paris , Lyon ou Bordeaux, dans un appartement haussmannien comme dans un loft réhabilité, elle permet de séquencer sans cloisonner. Elle attire le regard, donne du rythme et, bien souvent, elle crée le point de tension qui manquait pour rendre l’ensemble vraiment singulier.
Nous avons récemment intégré une arche en marbre Marquina dans un appartement du XVIe arrondissement. Son noir intense, ses veines subtiles et ses proportions parfaitement maîtrisées séparaient visuellement l’entrée du salon et de la cuisine sans jamais casser la perspective. Résultat : une impression d’espace amplifiée, une lumière continue, et surtout, une sensation d’ordre et d’équilibre dès les premières secondes de visite.
Dans un projet d’architecture d’intérieur, chaque choix doit avoir une fonction. L’arche permet de hiérarchiser les usages : elle crée une entrée, souligne un axe, met en valeur un salon, encadre une bibliothèque. Elle donne du sens aux volumes.
Plus encore, elle incarne un parti-pris : celui de l’élégance structurelle. Elle impose un rythme à l’architecture intérieure, en cohérence avec le mobilier, l'agencement intégré, la circulation, les vues traversantes.
Nous travaillons régulièrement avec différents types de marbre, selon l’effet recherché :
- Le Carrare blanc : lumineux, pur, il se fond dans une palette sobre et intemporelle. Idéal pour créer une arche qui structure sans s’imposer.
- Le Nero Marquina : noir profond, veiné de blanc, parfait pour les intérieurs plus graphiques. Il crée un contraste très fort avec des murs clairs ou des parquets en chêne.
- L’Emperador : plus chaud, plus enveloppant, il fonctionne parfaitement dans des salons ou bureaux. Il résonne particulièrement bien avec du bois foncé ou du bronze.
- Le calacatta viola: un marbre audacieux, presque joaillier, utilisé récemment à Paris pour magnifier la séparation entre l'entrée et un salon.
Chaque type de marbre a sa densité, sa manière de capter la lumière, son “poids visuel”. Il ne s’agit pas de choisir une couleur : il s’agit de définir un rapport entre matière, fonction et ambiance.
Nos clients recherchent des espaces ouverts, mais pas vides. Des intérieurs où l’on peut circuler librement, sans perdre en intimité. L’arche répond précisément à cette attente. Elle permet de structurer sans enfermer.
Dans les appartements haussmanniens, elle remplace avantageusement les anciennes portes entre les pièces. Dans les projets contemporains, elle introduit une verticalité bienvenue. Dans les bureaux réaménagés en logements, elle devient un repère spatial, un seuil, une respiration.
Installer une arche en marbre dans un appartement ancien n’est pas anodin. Le marbre a ses caractéristiques physiques. Chaque pierre a une densité qui lui est propre. On ne travail pas une arche en marbre marquina, qui est cassant, comme du Taj-mahal, beaucoup plus résistant. La dimensions des tranches impose également un calepinage spécifique afin de conserver une continuité dans le veinage.
Il faut également anticiper les finitions : intégration dans les murs, traitement des joints, continuité visuelle avec le sol ou le plafond, éclairement indirect si nécessaire. Une arche réussie ne doit pas être “posée” dans un décor : elle doit en faire partie, au millimètre près.
Nous nous appuyons souvent sur le nombre d’or pour dessiner nos arches. Une arche trop étroite écrase l’espace. Trop large, elle devient décorative sans structurer. En général, pour un salon parisien, nous partons sur une ouverture de 1,20 à 1,40 m, pour une hauteur entre 2,10 et 2,40 m selon le contexte.
L’épaisseur du marbre est un autre point-clé. Une arche fine 2 cm, est plus discrète. Une arche plus massive (12 à 20 cm) affirme un caractère plus sculptural, notamment dans les grands volumes.
- Dans un intérieur classique: nous conservons parfois les moulures d’origine autour de l’arche, ou nous les réinterprétons avec subtilité.
- Dans un projet très contemporain : lignes épurées, formes tendues, marbres sombres ou veinés, sans ornementation.
- Dans un espace industriel : l’arche en marbre devient contrepoint face aux briques, béton brut ou acier noir.
- Dans un intérieur minimaliste : elle peut être l’unique geste architectural, sobre, structurant, essentiel.
L’arche, bien pensée, devient un pivot. Elle raconte quelque chose du lieu, mais aussi de ceux qui y vivent.
Le potentiel sculptural d’une arche en marbre s’exprime pleinement lorsqu’elle est mise en lumière. Nous travaillons souvent avec des éclairages indirects encastrés dans le plafond ou dissimulés dans les murs adjacents. Une lumière zénithale accentue la verticalité. L’idée n’est jamais d’en faire trop : simplement révéler ce qui est déjà là. Le point clé est de la placer près d'une source de lumière naturelle, c'est elle qui révèlera le plus la subtilité et la profondeurn de la matière.
À Bordeaux, dans un appartement traversant des années 30, notre cliente souhaitait créer un salon distinct sans renoncer à l’ouverture de l’espace. Nous avons conçu une arche en marbre Emperador qui relie l’entrée à la bibliothèque tout en définissant la zone de réception. Le choix du marbre brun s’est fait en harmonie avec les menuiseries en noyer foncé et les textiles aubergine. Cette arche est aujourd’hui le point de départ de toute la composition : chaque élément du projet, du tapis au luminaire, a été calibré à partir de sa présence.
Les arches font partie de l’histoire de l’architecture. De Rome à Florence, de la Renaissance à l’Art déco. Mais ce que nous cherchons, c’est à les inscrire dans une modernité élégante, discrète, contemporaine. Ni pastiche, ni provocation. Une arche réussie est un trait d’union entre ce qui précède et ce qui vient.
En cela, elle incarne parfaitement notre approche de l’architecture d’intérieur : affirmer une identité, créer de la valeur, mais dans le respect du lieu, de son histoire et de ses usages.
Chez Xavier Lemoine Architecture d’Intérieur, chaque projet est pensé comme une composition. L’arche en marbre est l’un des outils que nous utilisons pour orchestrer volumes, matières et usages. Elle symbolise une posture : celle d’une architecture qui assume le détail, la matière noble, la rigueur des proportions.
Si vous envisagez une rénovation haut de gamme, l’arche peut devenir le geste fondateur autour duquel tout s’articule. Elle donne le ton, fixe le niveau d’exigence, crée un souvenir architectural. Elle affirme que vous avez pensé votre espace comme un lieu de vie et de représentation, durable, habité, intemporel.